Fondateur de Shark Education, Steven se spécialise dans les interactions homme-requin, la conservation et l'éducation. Aujourd’hui, il consacre sa vie à l’étude des requins et à la sensibilisation du public à travers des expéditions, des documentaires et des ouvrages
Je ne connais aucune autre activité qui efface mes problèmes quotidiens aussi bien que la plongée avec les requins -- Une véritable thérapie.
Quand et pourquoi as-tu commencé à plonger ? La plongée sous-marine, pour moi, c’est avant tout une histoire de famille ! Ayant grandi avec des parents plongeurs, j’ai commencé la plongée à l’âge de 5 ans en Corse. A 8 ans, j'ai intégré un club de plongée pour enfant en banlieue parisienne. Puis, à 13 ans, ma famille et moi nous sommes expatriés en Égypte, où mes parents dirigeaient un club de plongée à Safaga. J'ai alors bénéficié d'un accès sans limite à la plongée sous-marine. Élevé avec les films de Cousteau, la plongée était pour moi le moyen d’accéder à la biodiversité marine et de vivre mes propres aventures sous-marines.
Quel est ton poisson ou mammifère préféré ? Mon animal totem, c’est le requin et plus particulièrement le requin océanique (Carcharhinus longimanus), car je compte plus de 4500 plongées en sa compagnie. Aucune autre espèce sous-marine n’a autant la capacité de me faire oublier mes problèmes quotidiens et me faire vivre l’instant présent que le requin.
Qu'est-ce qui te plaît le plus dans la plongée ? Pour moi, la plongée sous-marine, c’est d’abord une passion, un mode de vie, mais aussi une forme de méditation, une thérapie. Je pose mon cerveau et je vis au rythme de ma respiration, en apesanteur, loin des problèmes et du stress terrestre, sous le miroir de la surface. Apprendre à écouter le silence, il n’y a rien de plus reposant. Parce que j’ai la chance d’en faire mon métier depuis plus de 18 ans, j’y vois une seconde nature.
Comment tu fais pour donner envie d'apprendre à plonger à ceux qui n'ont jamais pratiqué ? La plongée sous-marine, c’est accéder à la respiration sous l’eau, l'un des plus vieux rêves de l'humanité. Évoluer dans un milieu liquide, affranchit de la pesanteur, donne l’impression de voler en explorant des récifs merveilleux et en découvrant la faune locale. Partager ses observations, ses découvertes et rencontrer des animaux fantastiques ! L’océan est le dernier espace sauvage de la planète, et il suffit de quelques respirations à travers un détendeur pour y avoir accès.
Ta plongée de rêve : où et avec qui ? Pour avoir déjà eu la chance de tremper mes palmes aux quatre coins du monde, cela fait quelques années que je rêve de plonger en Arctique en compagnie d’Alban Michon et Nathalie Lasselin pour rencontrer l’énigmatique requin du Groenland, véritable dinosaure pouvant vivre plus de 400 ans.
L'expérience de plongée la plus mémorable ? Il y en a tellement ! Entre mes sorties hors cage avec des grands requins blancs au Mexique, me retrouver au coeur des frénésies alimentaires pendant le Sardine Run en Afrique du Sud, ou nager au-dessus d’un requin baleine de 15mètres de long aux Galapagos, je pourrais en citer tant ! Mais aucune n’égale l’improbable plongée dans le grand sud de Suakin, au Soudan, à la frontière de l’Érythrée, où j’ai plongé 30min au milieu d'un groupe de plus de 300 requins-marteaux, dans lequel évoluaient également des requins soyeux et quelques requins-tigres. Retour sur le récif avec un requin-renard pélagique en station de nettoyage, puis paliers avec une raie manta noire et le passage d’un jeune requin-baleine… en 45min d’immersion ! Et bien sûr, cela sans compter la faune vierge, sauvage et intacte du sud de la mer Rouge.
Quelles mesures prenez-vous pour améliorer la santé de nos océans ? Avez-vous des conseils à donner à ceux qui veulent aider ? Dans mon domaine d’activité, je m'efforce de préserver principalement les requins grâce à l’écotourisme. Certains pays ont choisi de protéger les requins, car leur valeur économique est plus importante lorsqu'ils sont vivants que morts. Une véritable économie parallèle se développe dans ces zones sanctuarisées, où la pêche aux requins est strictement interdite. Je concentre la majorité de mes expéditions et voyages touristiques dans ces régions pour continuer à promouvoir la valeur des requins vivants, tout en générant des ressources grâce au tourisme.
Ton équipement Aqualung préféré ? Difficile de choisir, sachant que je plonge avec les équipements Aqualung de la tête aux pieds depuis 2011. Mais je ne pourrai vraiment pas me séparer du meilleur détendeur au monde, le Legend.
Des talents cachés ? Je prépare de très bons planteur ! Plus sérieusement, j’aime beaucoup dessiner.
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